Aménagement et Création

Greffer un arbre

Il s’agit d’une opération par laquelle une partie du végétal appelé greffon est implantée sur un autre sujet appelée porte greffe afin de reproduire un nouvel individu. Le porte greffe est choisi pour son port, l’adaptation aux conditions du sol et du climat ainsi que la tolérance aux parasites. Cette technique s’utilise sur les arbres fruitiers. Le greffon est choisi pour la qualité de ses fruits ou de ses fleurs.

Il faut savoir qu’il existe plusieurs méthodes pour greffer des végétaux nous allons ici détailler les trois principales grandes techniques employé par les pépiniéristes.

  • Greffage en fente :   

Pour cette technique , le porte-greffe est une branche ou un tronc de 2 à 7 cm de diamètre. Un porte-greffe de diamètre supérieur ou inférieur exercerait une tension ou trop forte ou trop faible sur le greffon. On scie d’abord le porte-greffe à angle droit de sa direction de pousse en un endroit rectiligne et exempt de noeuds et de branches.  On fend le moignon en son centre à l’aide d’un couteau à grefferet d’un maillet. La fente devrait descendre à 7 cm, environ.

On taille en biseau à bout tronqué des greffons portant de trois à cinq bourgeons (appelés aussi des « yeux ») de façon à ce qu’une arête soit légèrement plus épaisse que l’autre. Le bourgeon, ou l’oeil, inférieur de chaque greffon doit se situer immédiatement au-dessus de l’arête la plus épaisse du biseau. La croissance de la feuille à partir de cet oeil accélérera la formation du cal à l’extrémité supérieure du point de greffe et favorisera une cicatrisation rapide. On utilise fréquemment des greffons portant trois yeux et sectionnés à proximité de l’oeil supérieur.   

Il faut agrandir la fente au moyen d’un outil à greffer ou d’un tournevis et on intercale chaque greffon de sorte que son cambium et celui du porte-greffe établissent le contact le plus étroit possible sur toute la longueur du biseau. On doit préparer les greffons et les insérer avec soin pour les ajuster à la différence d’épaisseur entre l’écorce du greffon et celle du porte-greffe. On doit également s’assurer que le biseau de deux greffons insérés dans un même moignon soient d’épaisseur uniforme. Si l’un était plus épais que l’autre, la pression exercée sur le greffon le plus mince ne pourrait assurer un bon contact. On retire ensuite l’outil à greffer (ou tournevis) et on recouvre entièrement les blessures de mastic à greffer. Pour renforcer le point de greffe, certains arboriculteurs recouvrent le moignon sectionné de deux tours de ruban à épisser (ruban d’électricien, en CPV) avant de l’enrober de mastic à greffer.  

On peut utiliser la greffe en fente pour greffer en tête d’un arbre une branche d’un autre cultivar ou pour remplacer la partie supérieure d’un arbre dont le tronc aurait été dépourvu de son écorce.

  • Greffage en couronne : 

La greffe en couronne est une technique de greffage en tête de gros végétal portant des moignons dont le diamètre supérieur à 3 cm rend difficile ou irréalisable le greffage en fente et sur lesquels on désire amorcer la feuillaison des grosses branches dénudées. Les greffons d’un calibre légèrement supérieur à celui d’un crayon à mine sont les meilleurs. Ils peuvent mesurer de 5 à 15 cm de longueur et porter un oeil ou plus. On taille la base du greffon en un biseau long de 2 à 5 cm jusqu’à la moelle, et il peut comporter un épaulement . Il faut préparer le porte-greffe en sectionnant son extrémité et en pratiquant une seule entaille (si l’écorce est mince), ou deux entailles parallèles de la largeur du greffon, si le porte-greffe est gros et l’écorce épaisse. On glisse ensuite, l’extrémité biseautée du greffon sous l’écorce et on cloue. Pour renforcer le point de greffe, on peut recouvrir le moignon de deux tours de ruban à épisser, près des greffons. On dispose les greffons à intervalles de 5 cm tout autour du porte-greffe, puis on enrobe de mastic à greffer. Des dards apparaîtront la deuxième année et des inflorescences, la troisième. La récolte devrait être partielle la troisième année et complète à la cinquième ou sixième année. En répartissant le travail sur quatre à six ans, on peut surgreffer tous les arbres d’un petit verger.  

Après les avoir laissé se dévellopper durant deux ou trois ans, on sélectionnera les greffons les plus aptes à servir de charpentières permanentes. Au cours des quatre à six années suivantes, ou plus, on éclaircira graduellement le faîte de l’arbre, afin d’admettre plus de lumière vers les nouveaux rameaux et de leur permettre de s’étendre. En même temps, on pourra tailler progressivement les rameaux indésirables et, finalement, les éliminer.

Greffage en couronne après 3 semaines.

  • Greffage en écusson: L’écussonnage se pratique en été, au moment où les bourgeons de la saison sont bien formés et où l’écorce se détache facilement. On peut l’effectuer en juillet ou au début août, selon l’emplacement géographique et la sorte de fruit cultivé. Les bourgeons peuvent être trop jeunes pour l’écussonnage, mais ils sont rarement trop développés.Prélevez, sur des arbres produisant des fruits de qualité connue, des rameaux de l’année avec leurs yeux nouvellement formés . Défeuillez aussitôt ces rameaux, en prenant soin d’y laisser un petit bout de pétiole pour tenir les écussons. Enveloppez les rameaux dans une étoffe humide, dans des sacs de plastique ou bien plongez leur extrémité inférieure dans un contenant d’eau. On peut ainsi les conserver, en milieu frais, durant plusieurs jours, quoiqu’il soit préférable de les utiliser tôt après le prélèvement. Les bourgeons bien développés, gonflés et durs, provenant de la partie centrale des rameaux conviennent le mieux à l’écussonnage.Préparez le franc de pépinière en le dépouillant, tôt en été, de ses rameaux latéraux poussant sur les 15 cm inférieurs de la tige. Enlevez tout débris de terre se trouvant près du point de greffe.

A la mise en place de l’écussonnage, faites une incision en T dans l’écorce du porte-greffe, jusqu’au cambium, mais sans entailler le bois. Faites pivoter la lame du couteau de part et d’autre pour soulever les lèvres de l’incision, sans déchirer l’écorce, de façon à faciliter l’insertion de l’écusson.Coupez le bourgeon entouré d’un écusson d’écorce en conservant une mince esquille de bois attachée à l’endos.